Les fresques du katholikon
Selon la dédicace de fondation, située au-dessus de l’entrée menant du narthex à la nef, l’élégant katholikon du monastère fut historié en Octobre 1527 par le célèbre peintre crétois Théophane Strélitzas, surnommé Bathas.
Les fresques du Katholikon de Saint—Nicolas Anapafsas constituent le plus ancien ouvrage connu de la main du célèbre peintre Théophane, chef de l’ école crétoise, «hagiographe parfait», comme son fils Néophyte le qualifie dans la dédicace située à l’église de la Vierge à Kalambaka.
Narthex
Dans le narthex une série de saints, de bienheureux et d’ ascètes figurent en pied: saint Jean de <<Climax>>, saint Pacôme en train de discuter avec un ange, saint Antoine, saint Savas, les bienheureux Euthyme, Théodose, Théophane Graptos etc. Plus bas, entre la Vierge de majesté à l’ Enfant et le bienheureux Athanase du Météore, sont représentés en pied les fondateurs du monastère dans leur tenue de moine: Le métropolite de Larissa Denis le miséricordieux figure à gauche et l’exarque de Stagi l’hiérodiacre Nikanor à droite. A la zone supérieure, les miracles accomplis par le Christ: les guérisons d’un hydropique, des démoniaques, d’un aveugle de naissance, d’un paralysé, la tentation de Jésus dans le désert, les noces à Cana en Galilée… Des imposantes fresques, compositions de plusieurs personnages, tiennent une place dominante: le Jugement dernier, la dormition de saint Ephrem le Syrien et celle de saint Nicolas. Une autre peinture remarquable est celle d’Adam au Paradis en train de désigner les animaux et les oiseaux par leur nom: « l’ homme désigna par leur nom tout bétail, tout oiseau du ciel et toute bête des champs>> (Gen. 2,20).
Nef
Dans la nef, au sommet de la coupole, domine la figure pleine de douceur et de compassion du Christ Pantocrator, «Jésus Christ le miséricordieux>>. A la zone inférieure figure la Liturgie des anges. Viennent ensuite les dix prophètes dans des postures dynamiques, tenant a la main des parchemins avec des citations sur le Christ. Sur les triangles sphériques sont peints, selon l’usage, les quatre évangélistes. Au bas des murs figurent en pied les saints militaires et d’autres saints: Eustathe, Artème, Nicolas le Jeune, Georges, Démètre, Nestor, Théodore le «Térôn», Théodore le chef de l’ armée, Constantin et Hélène, les archanges Michel et Gabriel, Nicolas de Myra etc. En haut, sont représentés des saints en buste, des scènes des douze fêtes de l’ Eglise (Dodécaorte) et de la Passion du Christ (l’Annonciation, la Dormition de la Vierge, la Nativité, le Baptême, la Chandeleur du Seigneur, les Rameaux, le lavement des pieds, la Cène, la trahison de Judas, le reniement de Pierre, la flagellation, le Christ bafoué, la Crucifixion, la Résurrection etc.).
Sanctuaire
La fresque sur la crédence du sanctuaire, représentant le Christ en extrême humilité, est aussi très belle.
L’ iconographie du katholikon de ce petit monastère des Météores porte sans doute le sceau personnel de l’ art incomparable du grand maître crétois: noblesse, vivacité, fraicheur, douceur et éclat des couleurs, plasticité et, en général, haute qualité et perfection du dessin et de la coloration des personnages. Ces caractéristiques artistiques se sont finalement cristallisées et formalisées dans les grandes compositions murales de sa maturité artistique, réalisées dans les monastères athonites de Mégisti Lavra (fresques du katholikon en 1535; vraisemblablement aussi celles du réfectoire en 1535/1541) et de Stavronikita (1545/46).